INGÉNIERIE CONCOURANTE, facteur clé de réussite des projets
INGÉNIERIE CONCOURANTE
Cette notion est apparue aux États-Unis dans les années 1980 pour le management de projet des matériels aéronautiques puis militaires en général. Le principe est simple : supprimer le stop-and-go entre les phases de production et d’utilisation afin de ne pas avoir à recréer les données et documents, et optimiser ainsi le soutien logistique avec tous les impacts induits en termes de délais et de coût global sur la vie du matériel (le life cycle cost). Par retour d’expérience et auto-amélioration constante, le soutien améliore désormais également les phases et principes de conception. L’harmonisation des données fait qu’aujourd’hui, il est possible de préparer la pièce défectueuse d’un avion (Boeing ou Airbus dernière génération) quand l’ordinateur de bord détecte la panne en plein ciel. Comment en est-on arrivé là ? Simplement en rassemblant au moment initial de la conception tous les acteurs majeurs de la vie du matériel (mise au rebus incluse) afin de définir le socle des données communes nécessaires. Cette « révolution » a impliqué un énorme travail d’harmonisation et de normalisation des outils et des données, ainsi qu’une indispensable évolution des mentalités. La sensibilisation à été rapide parce qu’elle ne fut pas présentée comme une directive « d’en haut », mais basée sur un discours motivant (« Il existe aujourd’hui un certain nombre d’outils permettant de travailler mieux »). Il ne s’est pas agi de réduire en tant que tel la fracture entre les composants de l’organisation, mais de considérer ce travail comme une étape dans la construction d’un nouveau mode de fonctionnement. Cette démarche ne fut pas imposée ; son moteur fut bien plutôt l’envie que l’on réussit à instiller en chacun. « Ingénierie concourante » : la notion et les termes sont utilisés essentiellement dans les projets industriels. Ils peuvent néanmoins s’inscrire dans n’importe quel processus dès qu’il s’agit de réaliser dans de bonnes conditions la transmission d’un relais. Par exemple, dans une acquisition d’entreprise, il s’avère toujours judicieux d’impliquer et de mettre au courant le financier le plus en amont dans la démarche, bien qu’il n’intervienne que sur la seconde partie du parcours. De ce fait, il peut se préparer à prendre le relais et contribuer éventuellement à recadrer le processus. De même, le rôle de l’accompagnateur et du stratège est souvent important quand on connaît le taux d’échec dû à une mauvaise compréhension entre les personnes. En termes de développement, l’ingénierie concourante redéfinit les conditions d’une plus grande efficacité collective entre les trois éléments clés de l’entreprise que sont les vendeurs, les ingénieurs et l’équipe marketing, afin d’éviter que chacun « se fasse plaisir dans son coin ». Rappelons-nous que ce qui est vendu doit plaire au premier chef au client. Encore une fois, il ne s’agit pas de remettre en cause la démarche « pas à pas » inscrite dans un schéma d’organisation des tâches1 qui montre à quel moment et à qui transmettre le relais. Ces schémas doivent néanmoins s’inscrire dans une approche et une vision globales du projet. Intervenir avec ses outils à t +10n’empêche pas d’être présent à t0, l’essentiel étant d’agir en connaissance de cause et enmaîtrisant les risques2. Vous pouvez également employer et introduire ce terme dans les approches et les nouvelles méthodes de recrutement. Parler ingénierie concourante signifiera alors que le conseil travaille en coordination avec le responsable des ressources humaines, mais aussi avec le responsable hiérarchique – ce qui accroîtra l’efficacité et l’optimisation de la recherche
extrait des fabliaux du management