Les degrés d’autonomie des fusions, acquisitions et transmissions d’entreprise (fin)
Suite de la partie 3
J’aurais peut-être du commencer par cela sur cette partie traditionnelle et technique non exhaustive issue de mes interventions qui peut aussi vous faire découvrir d’autres pistes et penser autrement avant de passer la ligne imaginaire de l’action. Et souvenez vous de l’importance de la pièce du puzzle et du composant électronique quand vous voudrez faire des impasses…
François CHARLES
Coach, conseil, formateur et auteur en stratégie et management, créateur du pack FUSACT, professeur vacataire en politique générale des organisations
Qui achète ?
l Externe : Rachat de concurrents (spécialisation) ou d’acteurs dans d’autres domaines (diversification) ou alliances : Salomon sur le Golf en rachetant Taylor Made
Découpage ou pas ?
l Modalités juridiques :
– Fusion de structures A et B avec actions de la nouvelle structure C créée
– Absorption de B par A avec contrepartie de titres nouveaux émis par A suite à augmentation de capital
– Absorption de filiale propre avec contrepartie des porteurs uniquement numéraire
– Apport partiel d’actif de B vers A en contrepartie de titres nouveaux
– Fusion-scission avec simple découpage
l Procédures financières
– Négociation
– Ramassage boursier (seuil de déclaration)
– OPA : achat en numéraire
– OPE : échanges de titres
– LBO
– RES
Acquisitions stratégiques :
l Horizontales : rapprochement d’entreprises concurrentes ou potentiellement concurrentes en vue d’économies d’échelle et de renforcement de pouvoir sur le marché
l Verticales : racheter une entreprise au sein de la filière pour améliorer l’efficacité du nouvel ensemble par l’internationalisation d’opérations
l Diversifications liées : regroupement d’entreprises n’appartenant pas au même secteur mais ayant des activités présentant des liens entre elles de nature technique ou commerciale, permettant ainsi de partager coûts et savoir-faire
l Conglomérales : rapprochements d’entreprises présentes sur des secteurs sans lien les uns avec les autres, dans une stratégie de groupe avec un objectif d’équilibre financier global
Acquisitions opportunistes :
l Réaliser de la valeur et des plus-values à CT
– en redressant la firme acquise (amélioration de gestion, réduction des coûts, des frais, optimisation de la trésorerie, sous-traitance…)
– en tirant profit d’une situation de sous-évaluation pour ensuite revendre en l’état ou par morceaux (mauvaise appréciation de la valeur sur le marché, impacts d’amélioration non éclos, actifs sous-évalués)
l Reprendre son entreprise ! (LBO via holding et apport 50%)
Processus d’acquisition :
l Stratégie planifiée
– Définition des profils théoriques compatibles avec la stratégie établie et critères d’acquisition
– Veille, recherche permanente
– Sélection et analyse des cibles
– Diagnostic managérial et organisationnel
– Évaluation financière
– Stratégie d’attaque
– Négociation du prix
– intégration
l Opportunité
– Examen de la compatibilité avec la stratégie établie
– Élaboration des critères de diagnostic cohérents avec la stratégie
– Diagnostic managérial et organisationnel
– Évaluation financière
– Négociation du prix
– intégration
Les enjeux sous-jacents
l Importance de la valeur relative (coût d’acquisition global) propre à chaque acquéreur : le jeu en vaut-il in fine la chandelle ?
l Risque de découverte de vices cachés
l Importance de la conduite d’intégration ou du changement avec les choix de conservation et de management face aux cultures
Critères d’acquisition :
l Relatifs à la cible
– Taille
– Zone géographique
– Type de clientèle
– Type de technologie
– Part de marché
– Composition des gammes
– Potentiel technologique
– Risque financier
– Risque social
l Relatifs au secteur
– Attrait du secteur et pression concurrentielle
– Complémentarités commerciales, industrielles ou financières entre le secteur de la cible et celui de l’acquéreur
Méthodes dévaluation :
l Win/win : « un » prix entre l’offre et la demande
– Acheter ou vendre en l’état ou après dilution
– Position du vendeur et position de l’acheteur
l Actualisation des flux de liquidité
l Méthodes boursières (Bates : rentabilité et dividendes)
l Méthodes patrimoniales autour de l’actif net
l Hybrides avec goodwill (directe, européenne, anglo-saxone)
l CA
l Analyse de la création de valeur (ETE +/- var IS + cessions- invest)
Choix de financement :
l Fonds propres d’origine externe :
– Augmentation de capital et introduction en bourse, capital risque, fonds personnels dont LBO,primes et aides
l Fonds propres d’origine interne
– Autofinancement et politique de dividendes
l Quasi fonds propres :
– Comptes courants d’associés, prêts , titres
l Endettement à MT et LT : emprunts obligataires, prêts bancaires, crédit bail
Diagnostic type
l comptes annuels des trois à cinq derniers exercices dont charges caractéristiques de la profession :
l taxes de propriété industrielle ;
l annuités ;
l honoraires (traduction, correspondants étrangers, dessins) ;
l budget et plan à long terme ;
l comparaison des budgets antérieurs avec les réalisations des derniers exercices;
l endettement ;
l analyse des résultats des derniers exercices (frais financiers, généraux, résultats exceptionnel) ;
l analyse de la situation de trésorerie et des équilibres financiers ;
l analyse du besoin en fonds de roulement (clients, crédit fournisseur) ;
l investissements (évolutions et prévisions) ;
l principes comptables sur amortissements, provisions ;
l données financières extra-comptables : cautions, garanties données, coût des plans sociaux non provisionnés, effets escomptés
l ratios bancaires
l Informations générales :
– historique de l’entreprise ;
– les dirigeants ;
– structure juridique ;
– environnement social ;
– appréciation externe de l’entreprise (notation) ;
– spécialisation (le cas échéant) ;
– secteurs d’activité ;
l Données techniques :
– logiciels brevets ;
– logiciels marques ;
– logiciels bureautique.
l Ressources humaines et sociales
– organigramme ;
– effectifs (depuis 5 ans) : structure du personnel, qualification, rémunération ;
– nombre d’ingénieurs et juristes ;
– affectation du personnel (direct, indirect, structure) ;
– taux de charge et coûts directs ;
– présence de syndicats ;
– personnes clés et fonctions ;
– pyramide des âges ;
– avantages sociaux (PEE, retraite et prévoyance collective, sursalaires)
– provisionnement IDR.
l Risque industriel et financier :
– vétusté des bâtiments
– contrats d’assurance
– normalisation environnement
l Organisation
– normalisation (ISO, JAR …)
– outils de gestion
l Marketing :
- brevets en portefeuille (nature, quantité, qualité) ;
- acquisitions de brevets (annuelles, mensuelles) ;
- composantes de la rémunération et fixation des honoraires ;
- organisation commerciale et SAV ;
- portefeuille client (nature, quantité, qualité, analyse des clients les pus importants sur plusieurs exercices et des facteurs clés de succès) ;
- prévisions commerciales ;
- politique de développement (succès, échecs).
Le tout agrémenté des remarques initiales, des outils du modèle SPM (Stratégie, Processus, Psychologie, Marketing, Management, Mental) avec un zeste de SWOT, de matrice BCG ou Mc Kinsey, une belle AMDEC de risque …. mettez cela dans l’alambic, faites chauffer puis regardez, goutez puis … décidez !
FC