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Publié par NOVIAL INSTITUTE SAS - Groupe NOVIAL - NOVIAL CONSULTING

Si la stratégie militaire est souvent utilisée en entreprise, d’autres termes cette fois tactiques et opérationnels bien que liés aussi à la stratégie (quoi, pourquoi, quand), peuvent aussi être mis en pratique dans toute forme d’organisations. Il en va du défilement de tir et du défilement d’observation utilisés surtout dans l’arme blindée mais non uniquement.

Par François CHARLES

Officier en retraite, Coach, conseil, formateur en stratégie et management, auteur des fabliaux du management

Un peloton de chars progresse généralement accompagné de véhicules légers blindés et est supporté par les aéronefs et l’artillerie. Si cette dernière, en arrière de la ligne de front, reçoit souvent ses instructions d’autres acteurs plus au contact, il en est autrement de l’arme blindée qui est dans la mêlée, souvent vulnérable mais qui peut parfois s’aider du terrain pour durer ou surprendre.

Nous n’avons pas attendu les chars pour apprendre à combattre en terrain vallonné. De nombreuses armées à pied ou à cheval avec des chefs inexpérimentés ont cru elles aussi qu’il n’y avait pas d’ennemi de l’autre coté de la bute. Il en est de même pour le conducteur qui double en côte en toute absence de visibilité sans se soucier de la voiture ennemie qui peut apparaître, en considérant qu’il est de toute façon le plus fort.

A contrario, d’autres armées ou campements se sont fait surprendre par un ennemi qui ne s’était pas montré avant de tirer ou de fondre sur l’adversaire quand le moment était venu.

Le char est composé d’un châssis et d’une tourelle contenant un canon et des mitrailleuses. La butte de terrain peut-être pour lui un obstacle ou un atout. Sans totalement se dévoiler avant de tirer, le chef de char peut faire avancer son engin jusqu’à pouvoir distinguer sa cible ou apprécier le risque en utilisant uniquement ses équipements périscopiques de vision en hauteur. Puis il peut soit se retirer sans avoir été repéré, soit donner l’ordre d’avancer pour que cette fois le tireur puisse prendre en compte la cible et que le canon puisse faire un tir plus ou moins tendu. Il devra néanmoins vite reculer et changer de place une fois son tir réalisé afin d’éviter une riposte ciblée, ou alors surgir en fonction de la gravité ou non du danger résiduel. Le sous-marin peut aussi utiliser son périscope avant de faire totalement surface pour avoir un aperçu de l’environnement extérieur qu’il n’aurait pas su déjà reconnaître.

C’est aussi un terrain d’application du MBTI et des polarités de Jung sur le discernement de l’intelligence du comportement et de la gestion du stress. L’extraverti trop dans l’action aura plutôt tendance à franchir trop vite la ligne imaginaire des situations de tir sans non plus songer à se dissimuler ensuite. Le pratico-pratique « S », trop dans le détail et le processus, ne ressentira pas spontanément l’opportunité de saisir cette chance d’appréciation globale du terrain du « N ». Il s’agira aussi de gérer le stress de la prise de décision du choix de l’obus à tirer ou de se retirer en fonction ou non du danger apparu. Souvent, la logique « T » devra l’emporter sur le ressenti « F » porteuse de risques. Parfois il s’agira d’une action organisée en groupe et dans le temps « J » et parfois immédiate individuelle et adaptée à la situation « P ». Tous les chefs de chars ne se ressemblent pas et n’y seront pas prêts spontanément. L’exercice sera pour certains prédominant.

En entreprise, ces situations sont souvent rencontrées mais trop peu analysées. Elles surviennent en négociation face à un client, en dévoilement face à un concurrent, voire dans une approche relationnelle interne d’individus ou d’équipe. Sauf si le terrain a bien été reconnu par d’autres en qui l’ont peut avoir confiance, ne faut-il pas d’abord observer avec dosage sans forcément se faire voir, notamment pour se laisser le choix de l’intervention et des armes, et seulement ensuite se donner la possibilité d’être en mesure d’intervenir avec ou sans surprise, voire ensuite par une présence affirmée ?

Et vous ? Quand utiliserez-vous désormais les défilements de tir ou d’observation pour penser autrement, agir autrement, économiser votre énergie et être plus efficace ?

Management : Défilement de tir ou défilement d'observation ?
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