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Publié par NOVIAL INSTITUTE SAS

Charles Aznavour aime dire merci à tous ceux qui disaient qu’il ne saurait jamais chanter et jamais écrire. Après 27 ans de vie de patachon sans trouver la lumière, le va-tout du « je m’voyais déjà », fut le déclencheur qu’attendait le public, en France mais surtout à l’étranger, pour le porter au succès. Une revanche ? Non, une simple victoire de la sincérité qui fonctionna trois fois mais qui alimenta aussi son amertume. Je me permettrai de reprendre beaucoup de mots de l’artiste et de M. Drucker.

Par François CHARLES
Coach, conseil, formateur et auteur en stratégie et management et développement personnel

Né en France de parents immigrés arméniens le « petit Charles » Aznavourian s’est rapidement dirigé vers le spectacle car les études étaient payantes à cette époque au-delà du certificat élémentaire. Il était capable de tout faire et d’écrire pour certains noms sans pourtant pouvoir percer. Il fut surtout remarqué au cinéma avec un physique pourtant ingrat pour la chanson mais qui lui reconnaissait dans cet univers une certaine personnalité.

Mais cela ne pouvait satisfaire le besoin psychologique de ce puriste des mots et de la chanson sans avoir fait d’études, qui n’a pas de mentor en France, a fabriqué sa méthode, son « truc à lui », n’ayant pas peur du ridicule de demander des conseils à des gens sur des mots qu’il ne comprenait pas, prenant le temps pour le mot juste avec son poids, son rythme, sa couleur.

Comme au poker, il lança finalement cette chanson du débutant comme il le dit, récitant en fait l’envers du décors du cours de sa vraie vie ouvrant mille portes d’images, apportant un fond culturel et historique, l’évolution d’une époque, celle de son histoire artistique mêlée à celle de la société. Alors que les autres disaient qu’une chanson sur le métier ne fait jamais un succès, elle le lui donna. Mais tout le monde n’aurait pas pu l’écrire.

Vint ensuite Piaf, une autre extra-terrestre sensible, qui le pris sous son aile et le présenta aux Etats-Unis lors des « campagnes napoléoniennes ». Cela lui vaut aujourd’hui d’avoir été repris par Ray Charles ou son idole Sinatra et d’être chanté dans 6 langues étant désormais une valeur sûre. Certains penseront aussi à Mireille Mathieu ou à d’autres à travers le monde.

Mais quand certains se rassasient du succès apparent, celui-ci n’a été pour lui que du vernis. Les journalistes, qui ne savaient pas qui il était vraiment, ne se sont intéressés qu’aux questions existentielles que l’on pose à toutes les stars, alimentant les idées toutes faites du public. Bien sur il ne pu s’empêcher de se comporter comme une star avec son coté « bling bling », son envie de tout avoir, de réussir, de s’en donner les moyens, de s’acheter des Rolls pour ensuite les revendre après les avoir touchées, et ne plus envie de redevenir pauvre. Mais mieux valait le vivre à l’étranger où l’on sait être bienveillant avec le succès et où l’on pardonne l’échec.

Après une telle carrière, il n’a apparemment toujours pas fait le deuil que personne n’est venu comprendre la dissection de ses chansons. Lui qui sait peser chaque mot avec finesse, élégance et qui sait prendre le temps de s’y habituer, il souffre de ne pas avoir été invité à Apostrophes, contrairement à Ferrat, plus interprète d’Aragon, qu’auteur.

La seconde chanson de sa vie fut « mes amours mes amis mes emmerdes ! » quand il fut poursuivi par le fisc, plumé par ses relations puis relaxé pour ensuite remplir un tiroir de médailles sans forcément pardonner de ne pas avoir été considéré comme sincère même s’il avait commis des erreurs. Cette sincérité permanente lui apporta enfin le vrai amour, facilité certes par le succès qui le faisait connaître, mais avec une femme beaucoup plus jeune qui ne s‘intéressa qu’à ce qu’il était et non aux paillettes. Sans doute comprend-elle ce paysan et cet artisan de la chanson. Biensur vous percevrez ces lignes différemment en fonction de votre profil de personnalité mais chacun possède la capacité de mettre parfois d’autres lunettes pour comprendre mieux certaines réalités et la perle intérieure de ceux qui nous entourent.

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